Librement-Vôtre

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14/01/2015

Une volonté de dire NON

Autour de Charlie

"Je suis Charlie", je l'aurai entendu des dizaines et des centaines de fois ces derniers jours. Une phrase si courte qui signifie tant de choses. J'en ai ri du "Ne vous trompez pas, l'ennemi c'est le capitalisme" dans la marche de Dimanche. Ou des "Si vous êtes Charlie, abonnez vous".

Non et non, vous n'avez donc pas compris pourquoi il fallait aller marcher. Non, il n'était pas question de capitalisme, et non, il ne s’agissait pas de pérenniser un journal qui était dans la galère financière. C'était plus global, et j'aime à penser que la majorité l'avait compris : on a tué contre une opinion.

J'entends dire déjà "Oui, mais Charlie Hebdo était provocateur et c'était nul ce qu'ils faisaient". A chacun son avis, ses idées, ses opinions sur ce journal et sur les différentes personnalités qui ont été tuées de sang froid. Ils avaient une opinion, une envie de le dire, de diffuser le message. Et ceux qui sont morts l'ont été parce qu'ils protégeaient directement ou indirectement le droit de faire, de dire, de publier leur avis. Ils ont tous été une barrière à un moment à des gens qui souhaite une pensée commune, une pensée d'un autre monde et surtout d'un autre temps.

"Charlie Hebdo était raciste quand même, et sexiste, je l'ai lu dans la presse". J'ai vu aussi, j'ai lu. Charlie Hebdo est provocateur, il dérange. Il ne cherche pas à établir une vérité, à prouver quelque chose comme le font "si bien" des journaux d'investigation et d’enquêtes (Remarquez les "si bien" entre doubles quotes). Charlie a une volonté de provoquer un débat, une réflexion. Pas plus ! Il fait réagir, il fait parler de lui et surtout des événements qu'il couvre. Il ne s'agit pas de lire au premier degrès, ni d'avaler ces informations, il s'agit de décrypter, d'analyser le pourquoi et le comment. Pourquoi Charlie parle t-il de ça, comment devons nous l'interpréter. A ceux qui n'ont vu que de la violence dans les unes et les propos de Charlie Hebdo, mettez vos lunettes, apprenez à vous poser des questions et prenez le chemin de la réflexion dont vous vous êtes sûrement éloignés petit à petit sans jamais vous en rendre compte.

Action, réaction

Nous sommes demain. Demain de manifestations monstres de soutien. Des journées (presque) magnifiques tellement la solidarité brillait entre les Hommes. Splendide. Si ce n'est le tableau sombre de nos politiques qui n'ont pas réussi à mettre leur querelles enfantines de côté le temps de quelques jours. Ils n'ont malheureusement pas compris qu'il n'était plus question de partis politiques, l'heure était simplement au recueillement, à la consternation face à une brutalité sans non, au nom d'un Dieu, au nom d'une interprétation d'un texte.

Nous sommes demain et la France se réveille. Un drôle de mal de tête qui nous dit "Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi hier, nous n'avons rien vu venir ?". Parfait, à chaque action mérite une réaction. Et là, c'est le drame des mots, des interprétations de tout genre. je ne parlerais que de "ma partie", la seule chose où je peux prétendre y connaitre quelque chose : "Internet".

"Internet", ce mal qui nous ronge, cet accès au "dark web" et à la vision des horreurs les plus malsaines sur Terre. Internet est un outil, je l'ai déjà dit. Il est très puissant. Aujourd'hui, des opérations se font à distance via Internet, nous communiquons une information à des dizaines de millions de personnes en 1 grosses secondes. Internet c'est aussi des sites pédophiles, des sites des ventes de drogues, de terroristes... Internet nous ressemble, il est construit par nous, maintenu par nous et il évolue selon nous. Internet n'est pas une bulle dans son coin. Nombre de gens, essentiellement politiques, ont visé Internet comme "Le moyen d'avoir perpétrer l'attentat" et donc il faut légiférer sur Internet. Je vais faire bondir sans doute des "barbus" mais oui, je suis pour. Je suis pour un internet "civilisé". Pas d'amalgame s'il vous plait, je ne suis pas du tout pour une surveillance généralisée et globalisée comme les États-Unis sont en train d'installer. Je souhaite un suivi, ciblé, des personnes dites "à risques". Ça peut paraitre évident, sauf qu'aujourd'hui encore, on s'en éloigne.

Hypocrisie, quand tu nous tiens

Combien ont crié à la liberté d'expression ces derniers jours ? Des milliers, sans doute des millions ? Même nos politiques et diplomates étrangers. Des hommes d'affaires. Faisons un rapide tour d'horizon. Prenez votre bouillotte, il y a des quoi avoir froid dans le dos. Drôle de voir tous ces gens dans la rue, marcher en silence (ou pas...) afin de dénoncer des terroristes qui souhaitent mettre à mal une de leur liberté préférée. Qui dans ce lot a entendu la loi sur la programmation militaire validée en fin d'année et qui autorise une surveillance de plus en plus massive et avec de moins en moins d'intervention de la justice ? Qui participe à l'émancipation voire à la défense de cette liberté en dehors de cette marche ? Il y en a certainement, et pour les autres, il est dommage d'attendre un événement comme celui là pour se réveiller et se rendormir le jour suivant. Un grand merci à nos politiques qui profitent de cette magnifique occasion pour rappeler qu'Internet est une zone de non droit (ce qui n'est pas vrai) et que tout le monde peut y faire ce qu'il veut sans être inquiété. Vous qui étiez dans les cortèges alors que vous votiez contre cette liberté 15j auparavant...

Même remarque pour nos chers responsables de chez Facebook et Apple qui se sont levés comme s'ils avaient un cactus sous les fesses : vous êtes les premiers à interdire la liberté d'expression sur vos réseaux, une simple une de Charlie Hebdo sur Facebook bloquerait très probablement un compte. Apple est tout aussi puritain sur le filtrage de ses applications.

Et même remarques à certains politiques étrangers qui abusent de leur pourvoir pour filtrer et contrôler les informations (coucou la Chine, coucou la Russie !). Défiler au nom d'une liberté que l'ont ne respecte pas est un manque de respect important et une hypocrisie totale.

Enfin...

Encore plus fort, le gouvernement anglais souhaite interdire le chiffrement. Donc sur le même principe, on interdirait la voiture sous principe que certains s'en servent de voiture bélier pour défoncer les bijouteries, retour à la calèche ?

Chers politiques, pour la nouvelle année, prenez une résolution, celle de ne pas dire n'importe quoi sur ce que vous ne connaissez pas, il existe des tonnes d'experts indépendant dans chaque domaine. Internet est une révolution que vous ne maitrisez pas, n'en ayez pas peur, apprenez à vous en servir, apprenez sa puissance, sa flexibilité. Vous apprendrez de ce fait de respecter les internautes.

Aux journalistes, blogueurs, dessinateurs, caricaturistes, artistes et internautes, de quelques pays que se soit, apprenez à défendre ce que l'on voudra toujours grignoter, cette liberté qui vous est chère et qui est tous les jours attaquées. Aidez vous les uns les autres, profitez de cet espace immense. Usez de votre liberté pour faire naître les idées, les débats, les conversations qui nous grandiront ces prochaines années.

05/10/2013

Preter du temps pour s'impliquer

Quelle est la valeur d'une implication ? Comment montrer un engagement certain ?

La question peut sembler totalement innocente voire inattendue, mais essayez de vous rappeler votre dernier engagement ? Si vous me répondez que vous vous n'en souvenez plus, c'est qu'il est temps de vous prendre en main. Défendre ses propres idées (vous en avez, si si !) est quelque chose de constructif pour soi. Vous serez par ailleurs confronté à des cas de plus en plus nombreux où l'argumentation sera votre seule arme. Essayez déjà avec votre compagne ;-) (c'est pas plus simple de convaincre un homme par ailleurs...)

Revenons à nos moutons, si vous vous rappeler de votre dernier soutien, nous allons peut être pouvoir construire quelque chose...Suivez moi.

Considérer comme proche une idée, une opinion devient de plus en plus "facile" à priori : les moyens sont d'ailleurs de plus en plus accessibles. Il n'y a pas de quoi s'en plaindre : on voit la difficulté qu'il y a à se battre pour une cause noble (aux yeux de tous) : la faim dans le monde, la guerre, etc.

On "like" sur facebook, signe une pétition en 1min devant la gare, on "+1" une conversation sur un forum, on donne 20€ pour une asso, on s'indigne devant notre 20h télévisé... et je pourrais continuer cette énumération. Chaque geste est une implication, ce geste nous intègre dans une communauté, une part de personnes qui se sentent aussi concernées par le pourquoi elles s'impliquent. C'est une étape indispensable, mais si elle n'est exprimée que par ce geste, elle ne présente que peu d’intérêt. Je m'explique

Qu'elle est la valeur que vous attribuez à un "like", quelle est la valeur d'un don de 20€ à une asso ? Est-ce la même valeur ? Est-ce que votre implication est mesurable ? Quelqu'un qui connait l'outil informatique et qui utilise Facebook mettra peut-être 30s à cliquer sur "J'aime". Combien de "J'aime" donnera t-elle dans la journée ? Pour une personne aisée, il est quand même assez facile de faire un don de 20€ (déductible à 66% en plus !). Quelle unité pourrions nous utiliser pour donner une implication ? Suivez mes yeux...

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La seule unité plausible qui met tout le monde à égalité me semble être le temps (j'ai peut-être tord ?). Personne ne peut acheter du temps, tout le monde vieillit de la même vitesse, vit les jours et les nuits au même rythme. Le temps me parait donc la meilleure unité pour mesurer de nombreuses choses, dont l'implication. Avez-vous du temps à donner prêter ? On en est moins sûr...

Comment prête t-on son temps ?

Il m'apparait que deux moyens réellement efficace et pertinent : aider bénévolement par une action au sein d'un organisme ou débattre. Pourquoi débattre ? Sans doute parce que c'est la meilleure façon de construire : le débat permet la réforme, le changement, l'amélioration constante, et même la création d'organisme (type asso). Il est nécessaire à une société ouverte d'esprit, qui cherche à faire toujours mieux. Le débat est présent au sein des entreprises, des assemblées générales, dans notre assemblée Nationale, mais il est aussi (et heureusement ! ) présent dans les chaumières, les couloirs, les gares et les bars. Le débat n'est pas réservé à un moment précis ni à une catégorie de personnes. La pratique du débat est intelligente et réservée à tous !

La réflexion personnelle ou partagée reste un débat. Réfléchir à un sujet, en prendre connaissance, le décortiquer, l'approfondir est un prêt de temps qui démontre un implication. On rejoint de très près notre chère philosophie qui nous manque cruellement depuis la terminale...

Débattre n'est pas battre

Encore un sujet à travailler, à compléter, à discuter. Faire le tour de la question en un billet parait réellement impossible. Sans doute certaines de mes affirmations vous feront bondir, peut-être auront-elles droits à un signe de tête approbateur, mais elles auront déclenchée une recherche de compréhension, de volonté, peut-être même un déclic ("bon dieu, mais je fais quoi demain ?") voire une réflexion. Ceci sera une énorme récompense pour moi, mais j'espère aussi qu'elle vous sera utile.

Bref, chers visiteurs, amis, collègues (ou tout à la fois !) si vous avez du temps à prêter, venez débattre, soyez en accord avec vous-même, prêtez du temps à vos idées. Elles vous en seront reconnaissantes.

(Sujet à débattre)

13/09/2013

Du bon sens

J'ai la drôle d'impression que les gens sont de moins en moins flexibles avec les autres : certains ne perdent jamais une occasion de faire une mauvaise remarque, d’embêter volontairement l'autre. De plus, la réponse à ces "écarts" est bien souvent pire que les écarts eux mêmes : on bloque la route, on fait une queue de poisson ou par un geste relativement explicite.

Il y a une frontière qui n'existe plus, celle des petites infractions de celles des grosses : un écart de vitesse et c'est 90€ pour moins de 10km/h de trop. Un cycliste qui passe un feu rouge à 7km/h en regardant et en freinant sera aussi pénalisé qu'un automobiliste qui roule à 90km/h hors agglomération et qui brule un feu. Dans le sens inverse, il devient banal de dévaliser un marchant de tabac avec une arme à feu....

Et si on reposait l'échelle des délits et crimes ? Et si les erreurs minimes, les oublis légers qui ne mettent pas en danger soi même ou autrui à un moment précis n'étaient pas sanctionner (se faire rappeler à l'ordre reste tout de même essentiel en cas de réelle mise en danger). Et si on sanctionnait vraiment les comportements à risque, les incivilités volontaires, ce qui agissent pour nuire.

À vouloir punir à chaque faux pas, on en est venu à punir trop de monde, des gens qui ont fautés, une fois ou deux, qui ont été inattentifs sans mettre en danger qui que se soit. Les cas sont nombreux, je ne les citerais pas, vous en connaissez assez. Ne me sortez pas que la justice est juste. Elle étudie un cas et regarde à quel article de loi l'infraction s'applique. Dans la plupart des cas, des textes ont été votés et écrits, et ils sont suivis.

Est-ce pas plus simple d'être flexible avec les autres plutôt que de leur mettre des bâtons dans les roues ? N'est-ce pas faire preuve d’intelligence que de pardonner l'écart léger ? Qui peut croire que nous, humains que nous sommes, nous ne pouvons pas commettre d'erreurs ? Les règles et les lois ne sont-elles pas faites pour punir ceux qui abusent des incivilités ?

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