Librement-Vôtre

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16/10/2015

Conte : La corde du ministre

Toujours de mon conteur Béarnais.

Il y a de ça quelques jours, j'ai entendu une histoire que je vais vous raconter ici. A ceux qui pense que les ministres sont des bêtes magnifiques, vous avez raison. Et je vais vous dire pourquoi.

Un berger marchait en montagne avec ses trois ânes pour rejoindre sa cabane. Sur la route, le vent se leva, et les nuages amenèrent la nuit bien plus vite que l'attendait le berger. Surpris par la pénombre, le berger revint sur ses pas pour rejoindre la précédente maison. Arrivé à la maison, le berger tapa contre la porte et un vieux monsieur l’accueilli :

- "Je vais t'accompagner, tu auras de la place dans la grange, tu pourras y dormir sur de la paille et donner à manger à tes ministres"

- "Volontiers, merci beaucoup"

Les deux hommes commencèrent à enlever les charges des ânes lorsque le berger vit qu'il n'avait que deux cordes pour attacher les ânes :

- "Mince, je n'ai que deux cordes pour attacher mes trois ânes, en auriez-vous une chez vous ?"

- "Non, ici je n'ai pas de corde"

- "L'âne risque de s'échapper cette nuit quand je dormirai"

- "Si vous avez tant peur qu'il parte, je vais vous montrer quelque-chose"

Le viel homme s'approcha des deux premiers ânes, il passa les cordes autour de la tête de ces deux premières bêtes. Puis il arriva à la troisième et mima de passer une corde autour de la tête de ce dernier. Le berger un peu surpris :

- "je suis sceptique, mais je crois que je n'ai pas le choix pour cette nuit."

- "Vous verrez demain, bonne nuit, reposez vous bien"

Le berger s'endormit, avec une légère boule au ventre, la crainte que sa bête ne soit plus là le lendemain matin.

Le berger fut réveillé très tôt par la lumière du soleil qui entrait dans la grange. Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit que son âne n'avait pas bougé. Content d'avoir toujours ses trois bêtes, il décida de partir au plus vite, non sans avoir remercier le vieux monsieur qui venait à sa rencontre. Il enleva la première corde, puis la seconde et commença à faire sortir ses ânes. Le troisième, sous le regard amusé du vieux monsieur, ne bougea pas. Le berger s'approcha de l'âne et le tira pour le faire sortir, en vain. Le vieux monsieur s'approcha, et fit le geste de défaire la corde de l'âne, et l'âne rejoignit immédiatement ces deux compères déjà en train de prendre leur petit-déjeuner.

- "Mais cet âne n'était pas attaché ?"

- "Bien sûr que si, il l'était, vous m'avez demandé de l'attacher hier, il est resté attaché comme les deux autres cette nuit, et vous avez oubliez de lui défaire ses liens ce matin"

- "Il était attaché ? Sans corde ?"

- "Vois-tu, il y a des cordes visibles et d'autres invisibles, les voir ou pas n'a pas de sens. Elles existent ou non"

Ainsi s'achève cette histoire. Pensez des fois à défaire ces liens et à vous libérer. Ce n'est des fois pas plus dur qu'un tour de main ;-)

08/09/2015

Conte : la légende de Jean-Pierre, le pic du midi d'Ossau

Une histoire qui m'a été racontée par un conteur béarnais. Dans sa langue natale, il nous a raconté l'histoire d'une magnifique montagne de la vallée d'Aspe.

Il était une fois la mer, immense, partout. Dans cette mer vivait des poissons, des petits, des plus gros. Tous vivaient ensemble. Dans cette grande étendue d'eau salée, ces poissons n'avaient qu'une crainte : Jean. Le plus gros des poissons. Il était énorme, mangait tout le temps les autres poissons. Les poissons qui croisaient Jean était rapidement au menu de ce dernier. Jean mangeait beaucoup et avait pourtant tout le temps faim.

Il mangeait, puis nagait un peu, puis re-mangait à nouveau sans cesse. Et plus il mangeait, plus il devenait gros et plus il avait faim.

Tous les poissons se réunirent. Il fallait un plan pour se débarasser de Jean. Tout le monde était d'accord, mais personne n'avait d'idée. Un petit poisson dont les parents avaient été mangé pris son courage à deux nageoires et annonça qu'il s'occuperait de Jean. Et il partit, loin loin de tous les autres poissons, il remonta une rivière, et puis une autre, et encore une autre. Alors qu'il nagait déjà depuis très longtemps, il arriva à une source. Une fée l'acceuilla.

Le petit poisson lui raconta son voyage et le monstre Jean qui mangait tout. La fée écouta le petit poisson et lui demanda d'aller chercher Jean et de le ramener ici.

Le petit poisson alla chercher Jean, il lui raconta qu'il avait trouvé un énorme gateau, un gateau si grand qu'il pourrait en manger tous les jours, plusieurs fois par jour. Jean, méfiant, demanda au petit poisson de passer devant. Il remontèrent les fleuves, puis les rivières, puis les ruisseaux et il arrivèrent à la source.

Le petit poisson montra la Lune et dit à Jean que son gateau était là haut. La Lune, pleine, brillait tellement. Jean, qui n'avait jamais vu la Lune, fit un bond énorme pour sortir de l'eau. A cet instant, la fée se plaça au dessus de Jean et dit

"Jean le monstre tu fus, Jean de Pierre tu seras"

Et le gros poisson se transforma en pierre.

Aujourd'hui, Jean-Pierre, toujours immobile, fait encore parti du paysage de la vallée d'Aspe.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/57/Matin-soleil.jpg

Crédit photo : chris2so (source : https://commons.m.wikimedia.org/wiki/File:Matin-soleil.jpg)